Edward Warren et Lorraine Warren
Edward Warren était au service de l’US Navy pendant la seconde Guerre Mondiale, puis il rencontra Lorraine pendant l’une de ces permissions et l’épousa. Il était artiste peintre et fasciné par les maisons hantées car ayant vécu lui-même dans une maison refermant des forces obscures.
Plus tard, il devient expert en démonologie alors que Lorraine révèle ses capacités de médium. Tous deux fondent alors la New England Society for Psychic Research et ils commencent alors à enquêter sur des affaires pas comme les autres, à la recherche d’esprits et autres manifestations paranormales.
Etant très religieux ils donnèrent tout deux un point d’honneur a effectué leur mission qui disaient être primordiale.
Ils sont notamment célèbres pour avoir chassé les esprits de la maison d’Amityville, théâtre d’un terrible crime dont écrivains et cinéastes se sont inspirés (dont le remake du film de 1979 en 2005 avec Ryan Reynolds).
Mais ils ont aussi mené l’enquête auprès de la maison de la famille Perron. La maison, située dans le Rhode Island, venait d’être achetée par le couple et leurs cinq filles, au début des années 1970. Au bout de quelques jours, ils se rendent à l’évidence : ils ne sont pas les seuls habitants de la maison. Découvrant l’existence des époux Warren et de leur travail, ils les engagent afin de les tirer de là. Après quelques recherches Edward et Lorraine découvrent alors que la maison est hantée par Bathsheba Sherman, une femme accusée de sorcellerie qui résidait dans la demeure au XIXème siècle et qui c’est pendu dans son jardin.
Dans la demeure du couple, une pièce est exclusivement décorée d’objets maléfiques rapportés par les Warren à l’issue de chacune de leurs 4.000 enquêtes…… !!!!! Ils considéraient qu’il était plus prudent de les regrouper dans un lieu donné plutôt que de les laisser dans la nature. Ce musée de l’occulte est encore béni, chaque semaine, par un prêtre.
“J’ai décoré la pièce de manière un peu différente de ce que l’on trouve chez les Warren, car je voulais qu’elle soit moins encombrée”, explique la chef décoratrice de Conjuring. Alors que son équipe a façonné, à la main, des sculptures, talismans et objets du quotidien pour remplir le musée, elle commente “Il y avait des croix pour nous protéger”.
LE VRAI MUSEE DES WARREN : LA VRAI POUPEE ANNABELLE
Dans le musée trône la poupée Annabelle, véritable personnage à part entière du film. Elle refermait un esprit particulièrement hostile et les époux Warren la conservaient enfermée à double tour dans une vitrine. Si l’Annabelle du film ne lui ressemble pas tout à fait, le réalisateur James Wan en garde tout de même un souvenir malsain : “Notre Annabelle est délabrée et tombe en ruines ». Elle a quelque chose de malsain. D’ailleurs, je ne voulais pas me trouver dans la même pièce qu’elle, et prendre le risque qu’elle me regarde”. Lorraine Warren, elle, refuse encore catégoriquement de croiser le regard de la véritable Annabelle.
La famille PERRON
En 1970, Roger Perron et son épouse Carolyn décidèrent d’acheter une vieille maison à Harrisville, dans le Rhode Island. La propriété était une ancienne plantation qui avait été établie par le colon John Smith en 1680 et vendue à Roger Williams lors de la formation de l’État de Rhode Island. Située sur un terrain de 800m2, elle était constituée d’une ancienne ferme de 10 pièces, construite en 1736. C’était exactement l’endroit dont rêvaient Roger et Carolyn, une grande maison à la campagne où leurs cinq filles, Andrea, Nancy, Christine, Cindy et Avril.
Cependant, le conseil que leur donna l’ancien propriétaire alors qu’ils déballaient les meubles les laissa perplexes: « Laissez les lumières allumées la nuit «. L’homme ne leur dit rien de plus, mais les membres de la famille Perron n’allaient pas tarder à découvrir la raison de cet avertissement.
Si ces mots leur avaient permis de comprendre que quelque chose n’était pas normale le jour même de leur arrivée, ce ne fut qu’en 1971 que les premières entités surnaturelles commencèrent véritablement à se manifester. Ils découvrirent alors que de nombreux esprits hantaient la vieille ferme. Au début, les fantômes, ou les esprits démoniaques comme l’affirmeront plus tard Edward et Lorraine Warren, semblaient inoffensifs. Ils étaient opaques, plutôt solides en apparence mais ils n’étaient pas agressifs. L’un des esprits laissait une odeur de fleur alors qu’un autre passait chaque soir embrasser délicatement les filles dans leur lit afin de leur souhaiter bonne nuit. Parfois, un jeune garçon de petite taille poussait de sa main invisible des voitures miniatures et ils entendaient souvent des bruits de balayage en provenance de la cuisine. Quand ils entraient dans la pièce, ils constataient que le balai avait été déplacé. Un autre esprit, qu’ils appelaient Manny, rôdait également sur les lieux. Cindy et Avril l’adoraient. Ils pensaient qu’il était l’esprit de Johnny Arnold, un homme qui s’était pendu dans le grenier de la maison au 18e siècle. Manny apparaissait régulièrement près des enfants. Il se tenait debout à côté d’eux et il les regardait alors qu’ils vaquaient à leurs activités quotidiennes, un sourire tordu sur son visage, amusé par leurs jeux. Si un contact visuel s’établissait entre eux, alors Manny disparaissait aussi soudainement qu’il était apparu.
En plus des apparitions fantomatiques, les membres de la famille Perron étaient aussi témoins de nombreuses manifestations télékinétiques. Les lits lévitaient à quelques centimètres du sol, les combinés téléphoniques planaient dans les airs puis retombaient sur leur base quand quelqu’un entrait dans pièce, des photos se décrochaient inexplicablement des murs, divers objets de la maison semblaient bouger de leur propre volonté et il arrivait parfois que des chaises soient brusquement retirées alors qu’un invité était assis dessus. Si ces manifestations pouvaient sembler inoffensives, il y en eut de plus angoissantes, comme le sang qui suinta d’une orange ou le mur qui s’évapora dans le néant.
Le spectre d’une petite fille portant une robe de velours vert tenait régulièrement la famille en éveil, criant toute la nuit: » Maman! Maaaamaannn! » tandis qu’une autre apparition torturait la jeune Cindy, alors âgée de 8 ans, en lui répétant continuellement: » Il y a sept soldats morts enterrés dans le mur «. Si cette apparition était pénible mais inoffensive, tous les esprits n’étaient pas bienveillants. Certains tiraient sur les jambes et les cheveux des filles au beau milieu de la nuit, alors que d’autres faisaient claquer les portes, les refermaient ou les bloquaient de telle sorte que personne ne parvenait plus les ouvrir.
Andrea Perron, qui écrivit un livre sur les événements par la suite, House of Darkness House of Light: The True Story, laissa entendre qu’à cette époque, un esprit particulièrement maléfique avait agressé certaines des petites filles. Interrogée quand à la nature des agressions, elle éluda la question en répondant au journaliste: » Disons qu’il y avait un très mauvais esprit masculin dans la maison… avec cinq petites filles. » Aucun membre de la famille ne voulut jamais en parler.
Cependant, cet esprit maléfique n’était pas le pire d’entre tous et la plus malveillante créature de la maison semblait s’acharner sur Carolyn Perron. L’on pensait qu’elle était le fantôme de Bathsheba Sherman, une femme soupçonnée de sorcellerie qui avait vécu au début du 19e siècle et qui avait mis fin à ses jours en se pendant à un arbre derrière la grange.
Née en 1812 dans le Rhode Island, Bathsheba Thayer avait épousé un homme du nom de Judson Sherman le 10 mars 1844 à Thompson dans le Connecticut. Elle était femme au foyer et son mari Judson travaillait comme agriculteur sur leurs terres, non loin de la ferme des Perron. De son vivant, Bathsheba avait connu une vie de solitude. Elle était devenue une paria de la société après avoir été accusée du meurtre son bébé. Le corps de l’enfant avait été retrouvé avec une grande aiguille plantée à la base de son crane et Bathsheba avait été accusée de l’avoir sacrifié à Satan.
Faute de preuves, l’affaire avait été abandonnée. Bathsheba était également soupçonnée d’avoir eu trois autres enfants dont aucun n’aurait dépassé l’âge de 4 ans. De plus, si l’on en croit les légendes locales, ses enfants n’étaient peut-être ses seules victimes. Bathsheba aurait brutalisé ses serviteurs, elle les aurait affamés et battus pour des erreurs sans importance. Quand elle mourut, le 25 mai 1885, 4 ans après son mari. Son corps émacié avait l’air étrangement figé, on aurait dit qu’il s’était transformé en pierre.
Toutefois, l’histoire contredit cette version des faits car d’après les archives, Bathsheba Sherman aurait eu un fils en mars 1849, Herbert L. Sherman, lequel serait devenu agriculteur comme son père. Il se serait marié en 1881 avec une jeune femme nommée Anna et ils auraient eu des enfants, mais il n’existerait aucune trace de leurs existences.
Le fantôme de Bathsheba était particulièrement hideux. Son visage était semblable à une ruche d’abeille desséchée recouvert de toiles d’araignée, il ne possédait pas de véritables traits humains et de la vermine rampait dans les crevasses gravées sur sa peau ridée. Sa tête était ronde et grisâtre, et elle penchait d’un coté comme si son cou avait été brisé. L’odeur du mal flottait dans la pièce où il apparaissait.
Les membres de la famille Perron s’étaient rapidement aperçu que Bathsheba avait ses préférences. Si elle tourmentait souvent Carolyn et Cindy, le maitre de maison avait ses faveurs. Toute la famille évitait soigneusement la cave, qui semblait être l’épicentre des manifestations de Bathsheba mais durant leur séjour, le chauffage tomba en panne à plusieurs reprises et Roger dut se rendre à la cave afin de le réparer. Quand il descendait les escaliers, il sentait cette présence froide et puante près de lui. Parfois, pendant qu’il travaillait, Bathsheba le touchait, elle lui caressait doucement le cou ou faisait courir ses mains dans son dos. Mais si la sorcière semblait l’apprécier, elle haïssait sa femme. Elle voulait la voir partir de la maison et elle ne s’en cachait pas. En aout 1977, le Providence Journal fit paraitre un article qui parlait du fantôme de Bathsheba:
» Mme Perron a dit qu’elle s’était réveillée un matin avant l’aube et qu’elle avait aperçu une apparition près de son lit. La tête d’une vieille femme pendait sur le coté, sur une vieille robe grise. Puis, une voix avait résonné: » Sors. Sors. Je vais te conduire à la mort et à la tristesse. »
Au début, Bathsheba se montrait simplement cruelle envers Carolyn. Elle la pinçait, elle la giflait ou elle jetait des objets sur elle. Mais avec le temps ses attaques se firent plus menaçantes. L’entité avait découvert que le feu était la plus grande peur de Carolyn, aussi se mit-elle à s’en servir pour la terroriser, jetant des torches sur lit et exigeant son départ immédiat.
Un jour, Carolyn était allongée sur le canapé quand elle sentit soudain une vive douleur au mollet. Lorsqu’elle examina sa jambe, elle aperçut une trace de sang, comme celle laissée par une piqure. Elle vérifia si il n’y avait pas d’abeilles ou de choses du même genre dans la pièce, mais elle ne remarqua de spécial. Plus tard, dans son livre, Andrea Perron allait décrire la blessure comme un cercle parfaitement concentrique » C’était comme si une grosse aiguille à coudre avait été plantée sa peau. »
Dans les années 70 Edward et Lorraine Warren étaient déjà célèbres et ils étaient considérés comme de véritables enquêteurs du surnaturel. Pendant des décennies ils avaient enquêté sur des phénomènes de hantises et de possessions démoniaques à travers tous le pays et dans un certain nombre d’affaires, ils avaient réussi même à convaincre le Vatican d’exorciser certains des esprits qu’ils avaient découverts.
La rencontre entre la famille Perron et les Warren fut le fruit du hasard. Edward et Lorraine Warren avaient été amenés dans le Rhode Island par un groupe de chercheurs du paranormal et ils s’étaient tout simplement retrouvés devant chez eux.
Des années plus tard, Carolyn Perron raconta leur rencontre en ces termes: » Mme Warren est venue dans la maison sans rien savoir. Elle est entrée dans la cuisine, et elle a dit: Je sens une présence sombre et son nom est Bathsheba. »
Selon les Warren, Bathsheba, la sorcière, avait assassiné sa plus jeune fille en sacrifice à Satan et lui donna son âme, puis elle avait suivi d’obscurs rituels avant de se pendre, espérant ainsi demeurer éternellement sur les lieux pour les hanter. Elle avait également maudit quiconque vivrait sur la propriété et l’efficacité de cett999e malédiction pouvait se vérifier à travers les nombreuses tragédies qui s’étaient déroulées après sa disparition. Dans le Livre noir de Burrillville, l’ancien livre des dossiers publics de la ville, on pouvait relever deux suicides par pendaison, un suicide par le poison, le viol et l’assassinat d’une fillette de 11 ans, 2 noyades dans un ruisseau près de la maison, 4 hommes mystérieusement morts de froid ainsi que la pendaison d’une vieille femme de 93 ans aux chevrons de la grange.
Les Perron n’étaient pas vraiment croyants et la faiblesse de leur foi fut la plus grosse préoccupation de Lorrain Warren lorsqu’elle eut à s’occuper de cette affaire de hantise. Elle était persuadée que si l’esprit de la sorcière pouvait se déchainer avec tant de violence envers eux, c’était à grâce cette faiblesse. Elle expliqua qu’à un moment, elle avait regardé dans un coin et qu’elle avait alors aperçu la chose la plus grotesque qu’il lui avait jamais été donnée de voir dans sa vie. Fort heureusement, elle avait réussi à la faire disparaitre » au nom de dieu « .
» Vous n’avez que votre foi comme protection. J’ai toujours eu ma foi. La protection de Dieu m’a permis de faire cela. A ce moment là, les Perron n’avaient pas de religion, et c’était très dangereux. »
En 1974, Ed et Lorraine Warren firent de nombreux voyages pour enquêter dans la maison et, selon Lorraine Warren, jamais ils ne tentèrent un exorcisme. Mais une nuit, à l’occasion de l’une de leurs séances, la situation dégénéra brusquement et Carolyn Perron fut possédée par l’esprit de Bathsheba.
Ce soir là, les Warren étaient arrivés avec beaucoup de monde, dont un prêtre et des techniciens. Andrea et sa sœur Cindy s’étaient cachées pour observer discrètement la scène. L’esprit maléfique faisait preuve d’une incroyable puissance et les fillettes étaient terrifiées. Cette nuit-là, Andrea crut que sa mère était en train de mourir: » Je pensais que j’allais m’évanouir. Ma mère a commencé à parler une langue qui n’était pas de ce monde avec une voix qui n’était pas la sienne. Sa chaise a lévité et elle l’a projetée à travers la pièce. »
Carolyn Perron décrivit les événements de la nuit comme terribles, et même si les intentions des Warren étaient louables, pour elle et pour son mari, les choses avaient dégénéré à la suite de leurs interventions. Aussi, quand la situation devint incontrôlable, Roger Perron, bouleversé, demanda aux Warren de quitter les lieux. Des années plus tard, il en parlera en ces termes: » Son corps entier était déformé… Et ça a duré plusieurs heures, jusqu’à ce qu’ils en chassent les démons. Ensuite, je les ai mis dehors. »
L’intervention des Warren avait été un échec et la famille Perron dut se résigner à accepter le fait qu’ils ne vivraient jamais seuls dans cette maison.
A la suite de ces événements, Roger et Carolyn découvrirent que toutes les personnes qui avaient occupé les lieux avant eux, à part un ministre du culte et sa famille, avaient elles-aussi constaté des phénomènes surnaturels. Mais, en dépit de toutes les manifestations pénibles qu’ils subissaient, des contraintes financières incontournables allaient les empêcher de quitter leur maison d’Harrisville. Durant 10 longues années, les membres de la famille Perron durent composer avec les esprits, les pacifiques comme les plus malveillants. Puis, en 1980, ils furent enfin en mesure de quitter la maison et ils déménagèrent en Géorgie.
Par la suite, la propriété fut rachetée et sa nouvelle propriétaire déclara qu’elle et son mari connaissaient eux-aussi des expériences paranormales dans la ferme, mais beaucoup moins intenses que celles de la famille Perron. Ed Warren mourut en 2006, mais Lorraine enquête toujours activement sur les phénomènes surnaturels. Elle gère également un musée privé occulte à l’arrière de sa maison à Monroe, dans le Connecticut, avec l’aide de son neveu, Tony Spera.
Après la sortie de son livre, Andrea Perron ne fut pas spécialement surprise de constater que certains ne croyaient pas en leur histoire. Récemment, elle leur répondait:
» Toutes deux, ma mère et moi, préférerions avaler notre langue plutôt que de dire un mensonge. Les gens sont libres de croire ce qu’ils veulent croire. Mais je sais ce que nous avons vécu….«
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